Prévenir les risques psychosociaux (RPS) et favoriser la qualité de vie au travail (QVT)

Dans un environnement économique en constante évolution, la prise en compte des risques psychosociaux (RPS) en entreprise comme le stress et les TMSest une démarche incontournable. Mais elle ne permet pas à elle seule d’améliorer les conditions de vie au travail. La démarche QVT, qualité de vie au travail, est toute aussi essentielle à la bonne santé des professionnels et à celle de l’entreprise. Explications.

Prévenir les risques psychosociaux : un enjeu majeur pour l’entreprise

Quel que soit son secteur d’activité et quelle que soit sa taille, chaque entreprise est concernée un jour ou un autre par les risques pyschosociaux. Leur prévention est indispensable pour la santé de chacun des acteurs de l’organisation.

Mieux comprendre les risques pyschosociaux (RPS) : de quoi parle-t-on ?

Le terme « risques psychosociaux » (RPS) englobe les situations de violences externes (agressions, incivilités…), de stress ou de violences internes (conflit, harcèlement) qui peuvent entrainer des conséquences sur la santé des collaborateurs. Dans un dossier consacré aux RPS, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) cite ainsi « les maladies cardio-vasculaires, les troubles musculosquelettiques (TMS), les troubles anxio-dépressifs, l’épuisement professionnel, voire le suicide ». Les RPS sont engendrés aussi bien par les conditions de travail en elles-mêmes, que par des facteurs relationnels et organisationnels au travail, qui impactent le fonctionnement mental du salarié ou collaborateur. C’est tout un ensemble de facteurs et de conséquences qui est pris en compte.

Les facteurs de risques des RPS

Le rapport Gollac, établi par un collège d’experts sous la houlette du sociologue Michel Gollac, en 2011, liste les facteurs qui favorisent les risques psycho-sociaux au sein de l’entreprise.

  • L’intensité et le temps de travail : il s’agit notamment des contraintes de rythme, de la mise en place d’objectifs mal déterminés ou irréalistes, d’exigence élevée de performance, d’instructions contradictoires, d’horaires imprévisibles ou atypiques.
  • Les exigences émotionnelles : une « attitude positive » imposée, l’exigence de bonne humeur dans les métiers de services, ou encore le contact face à la souffrance humaine.
  • Le manque d’autonomie.
  • Les rapports sociaux dégradés, y compris les relations avec les collègues ou avec les managers et la hiérarchie, mais également les notions de harcèlement.
  • Les conflits de valeurs entre les tâches demandées aux collaborateurs et leurs valeurs professionnelles, sociales ou personnelles.
  • L’insécurité de la situation de travail.

Ces facteurs de risques ont un impact d’autant plus important lorsqu’ils se cumulent, ou lorsqu’ils s’inscrivent dans la durée.

Comment prévenir les risques pyschosociaux et favoriser la qualité de vie au travail ?

Bon à savoir : Depuis 2020, la crise sanitaire COVID-19 a impliqué une réorganisation du travail pour nombre de salariés, dans un contexte perçu comme stressant et incertain. De quoi accentuer les RPS, avec des charges de travail mal évaluées, des tensions entre les salariés, un sentiment d’abandon et d’incompréhension, des craintes liées à la contagion ou à la vaccination…

Employeur, collaborateurs… quelles sont les conséquences des RPS ?

Il est d’abord question de la santé morale et physique des salariés : si les troubles musculosquelettiques (TMS) sont souvent cités, la liste des affections est encore longue. Les maladies psychosomatiques et cardio-vasculaires, l’insomnie et les risques d’accidents de travail, les troubles psychiques, le stress, les risques de burn-out ou de dépression qui peut aller jusqu’au risque de suicide.

Mais les RPS causent aussi des répercussions sur l’entreprise. L’augmentation du turnover ou de l’absentéisme, par exemple, impactent l’organisation. Et il faut également tenir compte des conséquences sur l’activité en elle-même, avec une perte de motivation, de créativité et de productivité ou performance des salariés. Le coût économique est direct, et l’effet sur l’image de l’entreprise aussi.

Bon à savoir : Le DUER, le document unique d’évaluation des risques, est obligatoire dans toute entreprise. Il permet de lister les risques encourus par les professionnels, et de lister les actions de prévention. Plus d’infos sur service-public.fr

La prévention des RPS : quelles actions pour éviter les risques pyschosociaux ?

Dans certaines entreprises, il arrive que la situation de l’un ou l’autre salarié alerte sur des difficultés sous-jacentes et permette de les corriger. Mais la prévention reste la meilleure solution pour éviter les RPS. Cela passe notamment par :

  • un diagnostic adapté à l’entreprise, dans le cadre d’une démarche complète ;
  • la participation des équipes managériales et des salariés à cette démarche ;
  • l’animation et l’écoute avec la formation d’un groupe de travail dédié, en concertation avec les représentants du personnel, les managers… Tous les professionnels doivent être acteurs.

En période de crise sanitaire, et alors que les conditions de travail ont largement évolué ces derniers mois dans les entreprises, la prévention doit aussi être intégrée aux nouveaux modes d’organisation du travail. Aussi, différentes actions et solutions peuvent être mises en place :

  • évaluer correctement les charges de travail, même à distance ;
  • aider les salariés à prioriser leurs activités en fonction de leurs conditions de travail ;
  • tenir compte du sentiment d’abandon ou d’exclusion de certains salariés, ou du sentiment d’iniquité par rapport à la situation des uns ou des autres ;
  • adapter l’animation et le management dans un contexte de travail virtuel ou de travail à distance ;
  • rassurer régulièrement les collaborateurs et les équipes managériales avec une communication adaptée et un accompagnement face à la crise ;
  • intégrer les difficultés d’adaptation de chacun en fonction de leurs situations personnelles.

Bon à savoir : selon l’article L4121-1 du Code du travail, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Il existe donc une obligation de prévention des RPS et il est de la responsabilité de l’entreprise d’en tenir compte !

Comment favoriser la QVT, la qualité de vie au travail ?

Qu’est-ce que la QVT ?

On parle souvent de la qualité de vie au travail pour évoquer aussi bien les conditions de travail que le bien-être des collaborateurs et des salariés. Le périmètre de la QVT est plus large que celui des RPS, dans la mesure où il s’agit de tenir compte non seulement des risques, mais également de l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise y compris l’aspect social. Ainsi, la QVT peut aussi aborder des enjeux de société actuels par exemple, et s’attacher à réconcilier les professionnels avec les contraintes liées à leur activité.

Quelques définitions utiles.

  • L’accord national interprofessionnel (ANI) signé en juin 2013 entre les partenaires sociaux évoque un « sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement, qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué ».
  • Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle englobe « de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement. »

Comment adopter une démarche QVT en entreprise ?

Le champ de la QVT est très large. On parle d’ailleurs de démarche QVT, tant elle est propre à chaque entreprise. Elle nécessite une mise en place collective, à laquelle adhèrent les collaborateurs et les représentants du personnel.

Les actions adoptées visent à améliorer les organisations de travail et la qualité des relations, mais également à favoriser le dialogue social et l’épanouissement de chacun. Cela passe aussi par le développement des compétences et l’évolution professionnelle de chaque salarié. Tout un programme, pour lequel un accompagnement adapté est plus que nécessaire.

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