L’analyse de pratique professionnelle (APP) est un véritable outil au service du mieux-être et du mieux faire en entreprise. Cette méthode aide à prendre du recul par rapport à ses actions professionnelles, à échanger avec d’autres personnes pour s’améliorer et développer de nouvelles pratiques. L’analyse de pratique peut même devenir une ressource supplémentaire pour prévenir les risques psycho-sociaux. Comment s’organise une analyse de pratique professionnelle ? Quels sont les bénéfices pour les participants et les organisations ? Explications avec Priscille de Charette, psychologue clinicienne pour PSO.
PSO est spécialiste de la prévention des risques psychosociaux et de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). PSO déploie, avec PMS Médicalisation, une offre complète pour appréhender la santé des salariés dans sa globalité : physique, mentale et sociale.
Mieux comprendre l’analyse de pratique professionnelle : rôle et définition
Qu’est-ce que l’analyse de pratique professionnelle ?
L’analyse de pratique professionnelle (APP) s’adresse avant tout à un groupe, au sein d’une entreprise ou d’une organisation. Il s’agit d’une démarche de réflexion collective, qui permet aux collaborateurs d’examiner, de comprendre et d’améliorer leurs comportements professionnels.
Mais attention à ne pas confondre ce processus d’accompagnement avec de simples réunions ! L’analyse se déroule sur 8 à 10 séances, réparties sur une période qui peut aller jusqu’à un an. « Au cours de ce processus, les collaborateurs sont encouragés à exposer de manière plus profonde leur ressenti et leur vécu », souligne Priscille de Charette. L’engagement des participants est indispensable : l’analyse repose sur la dynamique du groupe. Les maîtres-mots ? La bienveillance et l’écoute. Et bien sûr, les propos tenus au sein du groupe restent confidentiels.
Comment s’organise un processus d’analyse de pratique professionnelle ?
L’APP repose sur plusieurs principes.
– Elle se déroule sans ingérence hiérarchique : les réunions sont animées par un professionnel, de préférence un psychologue formé à cette technique.
– Les temps d’échange sont structurés de manière à permettre à chaque collaborateur d’aborder des situations vécues, des problématiques spécifiques ou des difficultés, afin d’initier une réflexion commune.
– Les participants choisissent les cas particuliers sur lesquels ils souhaitent travailler ensemble pour mieux les approfondir, rechercher des solutions qui font avancer le groupe et pour mettre en commun des méthodes et des outils.
Analyse de pratique professionnelle : quels bénéfices pour les collaborateurs ?
Améliorer la pratique et prévenir les risques psycho-sociaux
Pour Priscille de Charette, l’APP a des bénéfices pour améliorer les pratiques professionnelles. « Ce processus aide à renforcer la coopération entre les collaborateurs, à permettre un soutien mutuel et à développer une plus grande solidarité. Il y a un impact fort au niveau individuel, et les participants sont aussi plus sereins et plus efficaces dans leur activité. »
Le dispositif se révèle tout aussi intéressant dans la prévention des risques psycho-sociaux. « Il aide à mieux anticiper des situations difficiles qui ont pu être évoquées, et à mieux se préparer aux obstacles qui peuvent en découler », souligne Priscille de Charette. « Cela apporte un vrai plus pour verbaliser des choses qui ont été vécues et gérer le surplus émotionnel. » La psychologue clinicienne intervient notamment auprès de professionnels de santé, et recommande cette démarche dans tous les secteurs en contact avec le public, ou générant du stress.
Le psychologue, un professionnel indispensable pour encadrer l’analyse de pratique
Pour que la démarche se déroule dans de bonnes conditions, il est indispensable de faire appel à une personne formée à ce type d’animation de groupe, comme le propose PSO. Priscille de Charette le rappelle : « l’intervention d’un ou d’une psychologue garantit le cadre : le non-jugement et le respect mutuel par exemple. Le psychologue est d’abord un intervenant neutre, capable d’analyser et d’aider les participants à bien identifier certains facteurs de risques. Il apporte aussi un éclairage plus théorique, pour aborder les problématiques par un autre prisme. »